Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Troisième complainte : ces choses qui me manquent

Publié le par Peguy Takou Ndie, Ecrivain

Mon chez-moi me manque

Mon pays me manque

Avec les bruits de ses marchés

Plus précis que le chant matinal du coq

Avec les vrombissements de ses motos taxis

Pilotées par les jeunes sans permis de conduire

Avec le craquement des pousse-pousse vétustes

Que halent depuis vingt ans des vieux retraités

Oui, mon pays me manque

Avec sa poussière, artiste incomparable

Qui peint de main de maître chaque trait de l'environnement

Je suis privé des mares d'eau sales

Qui servent à nettoyer les voitures

Je suis privé de ces enfants sans culottes

Qui courent les rues à la recherche d'un emploi

Je suis privé des marchandises

Que l'on partage avec les mouches

Je ne peux plus voir la rivière colonisée par les algues

Où les poissons et les bouteilles se partagent les repas

Je ne peux plus entendre le sifflet du policier

Qui partage avec le voleur l'argent qu'il dérobe au pauvre

Je suis si loin de ma terre chérie

Mais chaque jour, je pense à elle

Je suis si loin d’elle et je me meurs

Hélas, je ne peux rentrer, sinon ils me tueront

Ma vie est désormais posée sur un fil de nylon,

Suspendu au-dessus d'un abîme

Et la lame tranchante qui descend sans arrêt vers moi

Est tenu avec deux doigts par mes ennemis

Ma vie à laquelle je tiens tant

Est placée comme un œuf sur une corde raide

Je lève les yeux et j'aperçois dans mon ciel obscur

Le visage ensanglanté du RDPC

Qui approche près de mon fragile support

Le feu de l’abîme qu'il héberge entre ses mains sales

Ce feu grâce auquel il brûle les espoirs des jeunes

Muselés, bridés, jugulés, garrottés jusqu'aux os

Espoirs rassemblés avec frénésie

Dans la petite marmite que les doigts du RDPC

Avec puissance maintien depuis des générations

Sur la flamme du pouvoir qui consume les hommes sans rien

Sur la flamme du pouvoir qui consume femmes et enfants

Sur la flamme vampire qui se nourrit du sang du peuple

Livré à la fournaise ardente du partie du feu

Comme un charbon qui fait vivre une industrie...

Extrait du recueil de poèmes "les complaintes de l'exilé"

Commenter cet article