Faire l’amour,

Paris 2002, Minuit

Jean Philippe Toussaint

Faire l’amour est le 6ème roman de Jean-Philippe Toussaint, paru aux éditions de Minuit en 2002. Il est considéré comme l’œuvre de sa pleine maturité selon Patrick Kéchichian. Faire l’amour compte 179 pages et est divisé en deux parties. C’est l’histoire d’une rupture amoureuse, une histoire simple et triste. Tellement triste que l’humour occupe une place très infime dans l’œuvre. Le narrateur insiste sur la douleur, la mélancolie dans laquelle il vit avec sa compagne. La rupture est une évidence pour l’un comme pour l’autre. Mais comme toute séparation, elle n’est pas facile. Les amants ont envie d’en finir quand ils sont ensemble et ont envie de se mettre ensemble quand ils sont loin l’un de l’autre. Hélas à la fin du roman, ils finissent chacun de son côté.

(Nous nous aimions, mais nous ne nous supportions plus. Il y avait ceci, dans notre amour, que, même si nous continuions à nous faire plus de bien que de mal, le peu de mal que nous nous faisions nous était devenu insupportable).

Présentation des principaux personnages :

Le narrateur

C’est le compagnon de Marie, il l’accompagne à Tokyo pour une exposition. Il est dans la quarantaine, comme J.P.T au moment de la parution du livre. Il n’a pas de nom et rien ne nous dis qu’il est le mari de Marie, il serait plutôt son amant ou son compagnon. Il est explicitement présent dans le texte et la marque de sa présence est le « Je ». il reste hermétique car, il n’y a pas d’information sur sa profession ou sa vie antérieure, mais il vit avec Marie depuis 07 ans. On sait juste qu’il est un homme. Page 33, (je l’entendais gémir dans le noir à mesure que je bougeais en elle), ou page 152, (j’étais sorti de la chambre pour aller prendre le petit déjeuner en me rajustant nonchalamment les couilles). Les nombreuses précisions grammaticales nous livrent également le sexe de l’individu. Contrairement au personnage de La salle de bain, le compagnon de Marie est actif, sentimentalement abattu c’est vrai, mais capable et viril. On le voit avoir envie de la gifler, parvenir à se retenir, partir pour quelque temps à Kyôto chez son ami Bernard et revenir pour reconquérir sa compagne. C’est un homme qui prend des initiatives, mais qui reste impassible. Il se promène avec un flacon d’acide chlorhydrique dans la poche. Il souffre autant que Marie de l’instabilité de leur relation. Même si contrairement à elle il ne pleure pas tout le temps, il est tout aussi impuissant, fatigué, déprimé qu’elle. Le narrateur est également impassible

Marie

Marie Madeleine Marguerite de Montalte est une femme belle. Elle est esthéticienne plasticienne, responsable de la marque Allons-y Allons-o, Elle vit avec le narrateur qu’elle a connu à Paris depuis 07 ans. C’est une femme dynamique qui aime ce qu’elle fait. Même si elle est très émotive et pleure très souvent, elle sait se ressaisir pour se concentrer sur son travail. Malgré le départ de son amant au début de la représentation, au moment où elle avait le plus besoin de lui, elle ne succombe pas au chagrin et reste concentrée. L’homme s’en rendra compte quand il la rappellera quelques jours plutôt.

notes de lecture

Jean Philippe Toussaint, Faire l'amour