La traversée du desert

Je cherchais une vie pleine ou une vie nouvelle qui remplirait mon être de choses nouvelles. Je cherchais un pays où mes rêves pourraient se concrétiser, où ils pourraient prendre corps afin d’offrir enfin à ma vie et à celle de ceux qui comptaient sur moi tout son sens. Je voulais quitter le vieux vêtement, mon ancienne vie qui jusqu’ici ne m’avait offert aucun bonheur qui puisse me convenir. Mais en cherchant une vie pleine, une vie de liberté et un lieu où je pourrais être à l’abri du besoin et des dangers que représente la politique ne me lançais-je pas dans une quête vaine comme voulaient me faire croire tous ceux qui s’opposaient à mon voyage ? Si ma quête s’avérait vaine par conséquent, tout ce que je trouverais ou ferais ne serait-il pas également vain ? Je tenais ma tête à deux mains pour extirper de mon crâne ce mot, « vain ». Rien de ce que j’avais fait ne me paraissait vain, ni futile, ni chimérique et seule l’Eglise ou mon passé de croyant m’imposait ce terme. En pensant de nouveau au tableau que désormais, les courbes gracieuses de l’horizon peignaient de main de maître, je voyais clairement la congruence entre ce qu’il décrivait et la réalité, ma réalité. Une main invisible planait donc au-dessus de nous, en ce qui me concernait, la seule main que j’autorisais au-dessus de ma tête était la mienne et la seule épée de Damoclès que le destin tenait avec dédain était la sonnette d’alarme qui hurlait sans cesse en moi, poussée par mes sombres souvenirs que ma vie était en danger...

Extrait, Lettre au parlement, à paraître...